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Faire de l’immobilier pour financer sa retraite, bonne ou mauvaise idée ?

TOI, MON TOIT – Coups de cœur, projets plus ou moins fous, galères et plus-values… Dans cette série, les Français racontent au Figaro leurs aventures immobilières. Ce trentenaire a revendu les appartements achetés en Bretagne avec son frère, quatre ans seulement après en avoir fait l’acquisition. 

Par Marine Richard, publié sur le Figaro. Retrouvez l’article Figaro, réservé aux abonnés, ici.


Pour devenir rentiers, les Français pensent souvent à l’immobilier, qu’ils voient comme une valeur refuge. C’est le cas de Jacques, alors contrôleur de gestion, et de son frère, maçon, qui ont acheté un petit immeuble composé de quatre appartements à Quimper, en Bretagne, en 2017, et avaient pour projet d’en acheter 10 pour les louer. « On voulait arrêter de travailler ensuite. Avec un immeuble en Bretagne, on a réussi à dégager un Smic à se partager à deux, donc avec dix immeubles on aurait eu dix Smic », confie Jacques. Son frère devait s’occuper de la gestion locative et lui de l’aspect financier. Mais ils ne sont finalement pas allés au bout de leur projet, et ont revendu leurs biens au bout de 4 ans seulement. «Ce premier immeuble nous a vaccinés», lance-t-il, une pointe d’amertume dans la voix.

Des impayés de loyer qui se chiffrent à 10.000 euros

En 2020, premier obstacle, le Covid arrive, attisant les tensions entre les couples confinés. « Un couple de locataires s’est séparé et ne voulait plus louer l’appartement », se souvient Jacques. Puis, un autre couple, résidant dans l’appartement de 25 mètres carrés avec mezzanine, déclare, du jour au lendemain, avoir perdu son travail dans une coopérative du coin. « Pendant un an ils n’ont pas payé de loyer » , déplore Jacques. Pourtant, il ne perd pas de temps et réagit très vite. Dès le premier mois de loyer impayé, en juin 2020, il lance une procédure judiciaire contre les locataires indélicats. « Il a fallu attendre sept mois avant que l’affaire soit jugée et, même si on a gagné, c’était la trêve hivernale donc on ne pouvait pas expulser les locataires mauvais payeurs. La trêve hivernale a ensuite été prolongée jusqu’en mai 2021 en raison du Covid », regrette Jacques. Le montant des impayés de loyer atteint 10.000 euros, une somme que Jacques n’a jamais récupérée. « Pour beaucoup de locataires, le loyer, ce n’est pas obligatoire », ironise-t-il.

“Pour la moindre chose qui ne va pas, on me contactait, les locataires ont l’impression d’être à l’hôtel”

Et ce couple de locataires n’est pas le seul à ne plus payer son loyer. Dans un deuxième appartement, celui de 35 mètres carrés au rez-de-chaussée, des locataires cessent également de payer. « Des locataires nous ont appelés pour nous dire que l’appartement était mal entretenu, qu’il était sale, mais il était refait à neuf et c’était eux qui ne faisaient pas le ménage. C’était des drogués qui ne voulaient pas ouvrir les fenêtres. Ils ont voulu partir mais n’ont pas payé les trois derniers mois, soit 1500 euros de perte environ, étant certains qu’on ne leur rendrait pas leur caution », se lamente Jacques. Ils ont même dégradé l’appartement en partant, utilisé de la vaisselle qu’ils ont rangée sans la laver dans les tiroirs, uriné partout, et brûlé la table du salon avec des cigarettes. Ils ont même pris soin de laisser des sous-vêtements sales traîner dans l’appartement. « Mon frère s’est retenu de vomir lorsqu’il est entré dans les lieux », lâche Jacques qui se rend compte que l’immobilier «n’est pas un long fleuve tranquille. C’est plein de responsabilités, de prises de tête. On se fait des cheveux blancs. Le ratio entre le temps passé et l’argent gagné ne vaut pas le coup ». Jacques n’a pas lancé de procédure à leur encontre, ils ont quitté les lieux en janvier 2021 et il a vendu l’immeuble en avril de la même année. Son frère et lui ont repeint le logement à leurs frais. « C’est la joie d’avoir des locataires mauvais payeurs. Tout est à la charge du propriétaire », tance-t-il.

Outre les loyers impayés, Jacques regrette une perte de temps considérable. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner, y compris le samedi matin. « Un locataire m’a appelé un 27 juillet pour une fuite d’eau, pile au moment où les artisans sont en congés. Un autre a vu une souris et était en panique. Pour la moindre chose qui ne va pas, on me contactait, les locataires ont l’impression d’être à l’hôtel », ajoute-t-il. Le trentenaire gérait toutes ces complications à distance, depuis la banlieue parisienne, où il réside, ce qui ne facilitait pas les choses.

Heureusement pour Jacques, certains de ses locataires étaient corrects et payaient rubis sur l’ongle comme ce jeune homme qui achetait une maison avec son épouse et avait besoin d’une location le temps que les travaux soient terminés. Mais ces mauvaises expériences ont découragé Jacques et son frère qui ont décidé de vendre l’immeuble en 2021. « En une semaine seulement, on a eu trois visites. Alors qu’on a acheté le bien à 90.000 euros, on a pu le vendre 250.000 euros en avril 2021 donc on a fait une belle plus-value. On a quand même gagné de l’argent grâce à ce projet », souligne le trentenaire. Il assure qu’il aurait même pu vendre l’immeuble plus cher, à 300.000 euros environ, si ce dernier n’était pas vendu avec le couple de mauvais payeurs. « La procédure arrivait au bout mais il fallait encore contacter un huissier pour qu’il informe les locataires qu’ils doivent partir, ce qui incombait désormais à la nouvelle propriétaire. Les locataires faisaient effectivement les morts et ils n’ont pas assisté à l’audience ».

Aujourd’hui, Jacques n’est pas pressé d’investir à nouveau dans l’immobilier. S’il retentait sa chance, ce serait aux côtés d’une agence immobilière qui serait chargée de la gestion de l’appartement, il n’a plus du tout envie de tout gérer seul. Il a progressé professionnellement et a donc moins besoin de rentrées d’argent parallèles. Jacques n’a toutefois pas abandonné l’idée de gagner de l’argent autrement que par le travail et s’est tourné vers des actions en Bourse, « plus liquides ». « Mon frère, lui, ne veut plus du tout entendre parler d’investissement immobilier », conclut-il.


 

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